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Une progression artistique s’observe graduellement dans la mode à Bukavu. Des opérateurs de mode optent pour le tricotage pour s’adapter à la tendance et rendre exceptionnel leur travail.

Autres fois considérée comme une activité de la ménagère, le tricotage devient de plus en plus une activité de beauté et d’autonomisation des femmes artistes. Le cas est de Prisca Bahati qui, grâce  à son crochet et fils, crée des styles qui rivalisent avec la mode moderne.

Elle a créé l’entreprise « Billy crochet », dont les collections reflètent un développement artistique à Bukavu.

« Je me suis inspirée d’une femme sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, je gagne en clientèle et j’envisage imposer ma marque au niveau international », confie-t-elle.

Une aubaine d’autonomisation de la femme

Le tricotage en croissance contribue, non seulement, à la beauté de l’art mais aussi à l’autonomie financière des artistes. Prisca Bahati précise que son entreprise encadre les talents des passionnés sans discrimination de l’âge ou du rang social. L’appréciation locale fait de cet art une source non négligeable des revenus.  

Mme Marie-Thérèse Lushoka révèle qu’appart la beauté que reflète cette collection, elle reste unique et relaxante.

« Son apparence sexy, reste sa particularité, martèle-t-elle.

Elle soutient que le tricotage est un style unique adapté à tous les événements et est confectionné selon le choix du propriétaire qui décide du modèle.  

Contraste sur la promotion des valeurs culturelles

Encré dans les coutumes locales, le tricotage semble néanmoins faire face à une mutation.  M. Christian Muderhwa soutient que certaines créations contribueraient à l’acculturation des communautés.  

Pour lui, la modernité qui s’impose peu à peu dans le monde d’habillement constitue un danger de la culture congolaise.

«Certains stylistes détruisent l’éducation des générations actuelles et futures pour un intérêt capitaliste. Des habitants manifestent le désir de compétir avec des artistes et influenceurs occidentaux sans analyser les exigences des coutumes africaines », dit-il.

Il souhaite voir les vulgarisateurs de mode tenir compte de leurs identités culturelles avant l’adoption des styles afin de se rassurer de la conservation du patrimoine culturel local.

Gisèle Bashwira.

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